mercredi 12 avril 2017

Le salon horloger de Bâle s’ouvre dans un climat incertain

 Baselworld, le grand salon suisse de l’horlogerie et de la joaillerie, s’ouvre jeudi à Bâle, offrant pendant huit jours une vitrine aux grandes marques de luxe pour tenter de relancer leurs ventes après deux années difficiles.  Comme chaque année, les grandes références de l’horlogerie suisse sont au rendez-vous, de Rolex à Patek Philippe, en passant par Tissot, Omega ou Tag Heuer, les grandes marques s’alignant les unes à côté des autres sur de somptueux stands pour présenter leurs nouvelles collections.  Signe des temps, l’événement qui célèbre cette année son centième anniversaire, accueille toutefois 200 exposants de moins que l’année dernière, ramenant cette année leur nombre à 1.300.  « Il y a de petites entreprises qui étaient mal positionnées au niveau mondial qui ont malheureusement souffert de la crise et ne se présentent plus cette année à Bâle », a expliqué Sylvie Ritter, la directrice du salon, lors d’un entretien avec l’AFP.  D’autres ont également quitté la branche, à l’image de marques de luxe qui avaient ajouté des montres à leurs gammes d’accessoires, mais qui ont décidé de se recentrer sur leur cœur de métier « dans ces périodes moins euphoriques », a-t-elle ajouté, pour expliquer cette diminution.  Le secteur de l’horlogerie avait connu une phase d’expansion spectaculaire mais a accumulé les revers de fortune depuis l’introduction fin 2013 de mesures de lutte contre la corruption interdisant les cadeaux extravagants.  Les fabricants de montres suisses ont dû composer aussi bien avec les secousses sur les devises, notamment avec la force du franc suisse qui a fait grimper leurs coûts de production, qu’avec les brusques changements dans les flux touristiques, après la Révolution des parapluies à Hong Kong, puis avec la vague d’attentats en Europe, qui a fait fuir les touristes asiatiques.  L’an passé, les exportations horlogères suisses se sont contractées de -9,9% après une baisse de -3,3% en 2015.  Après avoir mené une cure d’austérité, les horlogers espèrent cependant repartir sur des bases saines cette année, grâce à une amorce de reprise en Chine.  « On s’attend à une stabilisation des exportations pour 2017?, a déclaré Jean-Daniel Pasche, le président de la Fédération horlogère suisse, à l’AFP.  L’attentat de mercredi 22 mars à Londres n’en marque pas moins un nouveau coup dur pour le secteur, qui avait déjà été très touché en France par les attentats de novembre 2015, privant l’économie française d’importantes retombées touristiques.  « Ce qui s’est passé à Londres s’inscrit dans la même logique que ce qui a touché Paris après le Bataclan, ou la Côte d’Azur après l’attentat de Nice. Malheureusement la liste est longue », a réagi Guillaume de Seynes, le directeur général de la maison française Hermès, rencontré sur le salon. Il a toutefois expliqué qu’il était encore beaucoup trop tôt pour en évaluer les conséquences.  L’an passé, le Royaume Uni avait été le seul grand marché européen en croissance, la chute de la livre britannique depuis le Brexit permettant aux touristes de bénéficier de taux de change avantageux pour leurs achats de produits de luxe.  Les exportations horlogères suisses y avaient progressé de 3,7% alors qu’elles dégringolaient de -19,6% en France.  A la différence du salon horloger de Genève, qui se concentre sur une trentaine de griffes de prestige, le salon horloger de Bâle accueille une foule de marques, qui offrent des produits à tous les prix et pour tous les goûts.  Dans les présentoirs, le prestigieux diamantaire britannique Graff aligne d’impressionantes parures de diamants alors qu’à quelques pas de là, Victorinox, le célèbre fabricant de couteaux suisses, propose lui des montres pour la vie de tous les jours.  Les amateurs d’horlogerie peuvent découvrir sur ce salon, qui se tient du 23 au 30 mars, aussi bien une montre de Formule-1 chez Bell & Ross, une marque française destinée aux collectionneurs, qu’une montre en hommage au chanteur britannique David Bowie chez la griffe genevoise Raymond Weil. 

mardi 11 avril 2017

Incroyable L-39

L'envie de faire un vol en avion de chasse me trottait dans la tête depuis longtemps. Et vendredi dernier, j'ai enfin craqué. L'aventure a eu lieu à l'aérodrome de Pontoise. Je me suis présenté à 10 heures, assez impatient. J'avais mal dormi la veille à l'idée de ce que j'allais réaliser. Peu après qu'on m'ait décrit l'appareil et les procédures de sécurité, j'ai enfilé mon uniforme de vol avant de rejoindre la voie de circulation. C'est là que le L-39 m'attendait. Il a beau ne plus être de première fraîcheur (sa conception date des années 1950), il a été utilisé par l'armée française jusque dans le milieu des années 90 et a même servi à la Patrouille de France pendant plus de 20 ans. L'estomac noué que je suis monté dans le cockpit et harnaché à mon siège. Quelques minutes plus tard, on était enfin parti. Je m'attendais à me retrouver plaqué contre le siège, mais l'accélération est en fait linéaire. Au début, j'ai surtout été frappé par la puissance que montre le L-39 : celui-ci n'oscille pas en dépit des rafales de vent. On a commencé par un vol d'initiation. Nous avons continué avec un vol à basse altitude pour profiter un peu mieux de la vitesse.  Puis le pilote m'a informé qu'on allait entamer la partie acrobatique. Et là, on est enfin passé aux choses sérieuses. Le pilote a commencé par un petit huit. J'ai soudain pesé plusieurs fois mon poids. J'ai essayé de lever les bras mais c'était pénible, car il pesait soudain son poids. J'avais l'impression que mes joues tombaient, comme si quelqu'un tirait dessus. Le pilote m'a demandé si je voulais continuer : je lui ai répondu en éclatant de rire ; je ne pouvais m'en empêcher, à cet instant je suis heureux comme je ne l'avais jamais été. Pendant les quelques secondes d'accalmie entre chaque manœuvre, je tentais de retrouver mes points de repère qui changaient sans cesse de place, oscillant dans tous les axes, au point de me faire graduellement perdre tout sens de l'orientation. Tout allait trop vite; les manœuvres s'enchaînaient à toute vitesse : tonneaux, breaks, looping, looping, tout y passait. Nous avions à peine fini une acrobatie qu'une autre suivait. Le pilote me demandait souvent si j'étais  toujours avec lui, et je répondais par l'affirmative. Malgré l'intensité des évolutions qui allaient crescendo, je me laissais progressivement aller. Étrangement, c'est sur la route du retour que j'ai fini par me sentir mal. Je n'oublierai pas cette expérience ! Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur du vol en L-39 Albatros.