lundi 31 août 2015

Conférence de l'eau à Rabat

Les actions d’économie d’eau intéressent le plus souvent les réseaux appartenant à l’entreprise chargée de la distribution et / ou de la production et de l’adduction. L’Institut Méditerranéen de l’Eau a voulu par cette étude, compléter les maillons de la chaîne et s’est intéressé à la perte et au gaspillage de l’eau chez le consommateur, voire même à l’intérieur de son domicile. En effet, une économie d’eau à domicile permet de rendre disponible une certaine quantité d’eau et donc de différer la mobilisation de nouvelles ressources souvent très coûteuses. Elle permet de différer non seulement des investissements pour la mobilisation de l’eau, mais aussi pour la construction de stations de traitement, de système d’adduction et de distribution d’eau potable. La disponibilité des ressources en eau est extrêmement importante pour le développement économique et social des pays. L’accroissement continu des besoins en eau d’une part, et la limitation des ressources et son inégale répartition dans le temps et dans l’espace, ont placé la problématique de ressources en eau et de son coût parmi les priorités les plus urgentes. Les solutions dans ce domaine sont orientées autour de deux axes importants. Le premier consiste à planifier et organiser la mobilisation des ressources en eau disponibles. Le deuxième concerne la conservation de la ressource et son utilisation rationnelle dans tous les secteurs. On estime en moyenne qu’entre 20 % et 30 % de la consommation en eau est perdue, par fuite et par gaspillage, ce dernier terme étant pris dans le sens «quantité d’eau excessive pour une fonction donnée ». La conservation de la ressource en eau et son utilisation rationnelle doivent permettre de répondre en partie à la demande et alléger les lourds programmes d’investissement et peut être même de faire face à la rareté de la ressource. L’augmentation du prix de l’eau est une composante souvent mentionnée pour expliquer la baisse relative de la consommation durant cette dernière décennie. En effet, le prix de l’eau a progressé en moyenne de plus de 65% ces dernières années avec une croissance particulièrement forte entre 1991 et 1993. La croissance du prix de l’eau est principalement liée à l’accroissement des redevances et à la mise en place des politiques d’assainissement des eaux résiduaires de la Directive européenne 91/721. Le prix de l’eau en France varie énormément d’une commune à l’autre en raison de critères, à la fois de qualité et de disponibilité de la ressource mais aussi de critères de gestion. Ainsi en Lorraine, le prix du m3 varie, par exemple, de 1,50 euros à Strasbourg à 4,90 euros à Briey avec des hausses relatives sur 3 ans (96 - 98), de 8% à Talange à 53% à Villerupt. La volonté de transparence sur le prix de l’eau est marquée par la mise en place d’une information détaillée à la fois dans le cadre du décret du 6 mai 1995 obligeant à la publication d’un rapport annuel sur le prix et la qualité des services des eaux et dans les actions de communication entreprises par ces derniers. Face à la chute des volumes facturés, des années 1992-1993, les prestataires des services des eaux ont commencé à se demander s’il y avait une incidence directe de l’augmentation du prix de l’eau sur les consommations. Pour tenter de répondre aux questions touchant aux facteurs susceptibles d’expliquer les variations des consommations d’eau et l’élasticité des comportements des usagers, de nombreuses enquêtes et d’études ont été élaborées. Source: voyage incentive Maroc

Baisser les impôts, avant les déficits ?

Il y a quinze jours, je postais un billet de blog proposant de faire descendre les impôts par l'ascenseur, et les dépenses par l'escalier, après un article dans les Échos sur le même thème. Qu'est ce qu'on n'a pas entendu !!! "100 milliards, c'est trop!" a chanté le chœur des tenants de l'orthodoxie budgétaire. Et pourtant il y aurait tant à dire sur certains de ces procureurs, aujourd'hui reconvertis en grands défenseurs de la rigueur budgétaire, et hier dépensiers à crédit des deniers de l'Etat qui leur étaient confiés. Je persiste et je signe. Nous avons besoin d'une baisse massive des impôts sur les facteurs de production. Pour retrouver de la compétitivité. Pour redonner de l'air à nos entreprises. Pour remettre l'économie en marche, tout simplement. Et surtout, surtout, créer les emplois qui manquent cruellement. Nous devons proposer aux Français, et négocier avec nos partenaires européens, un "paquet": des baisses d'impôt sur le capital productif et le travail tout de suite, et des réformes structurelles, en particulier sur les retraites, dans le même mouvement. Ce faisant, nous devrons assumer deux options fortes: d'abord, le choix de baisser les impôts sur les facteurs productifs, plutôt que sur les particuliers. Bien sur, il faudra alléger le fardeau des particuliers dès que possible. Mais commencer par là, comme le proposait la gauche version frondeurs ce dimanche dans un article du JDD, c'est surtout, en l'état actuel de notre compétitivité, nourrir les importations chinoises, allemandes, et d'autres fournisseurs. Il nous faut d'abord redresser notre compétitivité. Ensuite, celui d'augmenter momentanément notre déficit. Car les réformes structurelles que nous devons faire, comme l'indispensable réforme des retraites, sont des mèches lentes. Elles feront effet plus lentement. Et dans l'intervalle, le déficit se creusera. Évidemment, c'est là le cœur de la critique. Le déficit est devenu l'alpha et l'oméga du discours politico-médiatique sur les finances publiques. Il focalise plus l'attention que le nombre de chômeurs. Ça s'est fait en quelques années. D'abord objet de déploration, il est désormais étalon de la réussite - et plus souvent de l'échec - d'une politique. On s'envoyait à la tête le chiffre des déficits passés, on fait maintenant la course à la vertu sur le chiffre des déficits futurs. Avec une crédibilité toute relative, compte tenu du passif de la classe politique dans son ensemble sur le sujet. Et une spécificité française: le gouvernement parle de déficit, ses opposants sur sa gauche déplorent "la rigueur", mais depuis 2012, nous sommes toujours au dessus de 4% par an. Pourtant voilà un sujet de péroraison bien abscons pour une large majorité de nos concitoyens. Abscons et pas forcément très pertinent pour évaluer la santé d'une économie, et la qualité des efforts fournis pour la redresser. Car le déficit est une résultante. La conséquence d'un grand nombre de facteurs, qui pour certains échappent totalement à la maîtrise des dirigeants. Le terme même de déficit ne veut pas dire grand chose. La France a aujourd'hui un déficit de consommateur qui vit au dessus de ses moyens et doit emprunter pour boucler ses fins de mois. Et si pour se relancer elle avait besoin transitoirement d'un déficit d'investisseur qui a besoin de financer ses réformes structurelles et d'être accompagné le temps qu'elles portent leurs fruits? C'est peut être un effet de génération, et le sentiment de l'injustice qu'il y a à trainer tous ces déficits qui ne sont pas ceux de ma classe d'âge, mais je le redis, cette question des déficits ne peut pas être l'alpha et l'oméga du discours et des programmes politiques, sinon la France continuera à se vider de sa jeunesse, de ses investisseurs et de ses entrepreneurs. Nous ne crevons pas de trop de déficits, nous crevons de trop d'impôts. Il est de toutes façons illusoire d'espérer résorber les déficits seulement en baissant les dépenses. On ne sait pas réduire le déficit sans croissance. Il n'existe pas d'exemple de réussite d'un tel projet. Ceux qui proposent aujourd'hui de réduire d'abord les dépenses, puis le déficit, puis la dette, puis finalement, un jour, les impôts devraient se souvenir qu'aucun gouvernement n'a jamais su parcourir ce chemin. Et à supposer qu'il existe, il est peu probable qu'on puisse aller à son terme en un seul quinquennat, et arriver jusqu'à la baisse des impôts dans un délai raisonnable. On nous propose donc de mourir guéri. Révoltons nous!

Migrants et le poids des mots

"Migrants" plutôt que "immigrants": les termes choisis pour décrire la situation des immigrés sur le sol français révèlent le rapport ambivalent de la gauche à l'immigration, partagée entre ses valeurs d'ouverture et sa volonté de donner des gages à l’opinion en matière de sécurité et d'emploi. Les termes utilisés à la suite de l'expulsion des immigrés clandestins installés dans la quartier de La Chapelle à Paris la semaine dernière, ont semberait-il été scrupuleusement choisis. Les termes "migrants" ont généralement été préférés à ceux d'"immigrants" ou de "sans-papiers". A quelle logique cela peut-il répondre ? J’y verrais personnellement un début de prise de conscience gouvernementale que le phénomène est amené à durer, alors même que le gouvernement n’a pas du tout le courage d’annoncer aux Français que nous sommes désormais pris dans la tourmente moyen-orientale et africaine. Si on était honnête dans la description de la situation de ces gens, je pense qu’il faudrait parler de "fuyards". Nous avons affaire à des gens qui fuient un sort peu enviable. Il faut comprendre que ces gens ne partent pas de leur pays par plaisir, par goût de l’aventure ou par ambition de vivre mieux, ils le fuient tout simplement. Le terme de "migrants" quant à lui est neutre, mais, au moins, il met de côté l’idée que ces gens ont choisi de partir de leur pays pour améliorer leur sort (immigrants) ou qu’ils sont prêts à enfreindre les lois pour ce faire (clandestins, sans papier). De fait, il n'y a guère de différence entre les discours de Valls et celui de Juppé sur les questions de l'immigration. L'un comme l'autre sont dans la maîtrise des flux migratoire tout en tenant un discours vague sur l'intégration. Valls ne peut pas trahir l'idée de la France de Mme Duflot pour laquelle la notion d'identité française est par ailleurs superflue. Pour Mme Duflot, comme pour l'opportunistocynique Cambadélis, la France n'est pas un pays : ce sont des valeurs, autrement dit leurs valeurs idéologiques de la gauche.Ces gens n'ont évidemment pas lu le grand sociologue Max Weber, ni le grand ethnologue Levi-Strauss ou alors il y a très lontemps. Les valeurs fussent-elles républicaines sont toujours relatives à d'autres valeurs qui peuvent leur être opposées. Jacques Julliard leur a d'ailleurs répondu dans un magnifique entretien donné au Figaro le 5 juin. Il s'inquiétait de la déclaration de Cambadélis qui a affirmé qu'il savait ce qu'était l'identité républicaine mais qu'il ne savait pas ce que signifiait l'identité de la France, ce qui est un peu embêtant. Jacques Julliard lui a répondu : "la France c'est une langue, une culture et aussi un territoire. Or un territoire qui est en permanence investi par des gens qui s'y installent alors qu'on ne les y a pas invité, cela s'appelle une invasion, laquelle par pailleurs peut-être pacifique". Le débat sur l'immigration est en passe de devenir central et la gauche sait qu'elle perdra les élections sur ce terrain si elle ne fait pas semblant d'afficher sa fermeté, quitte à perdre le soutien des hurluberlu de la gauche radicale et des écologistes.