lundi 18 décembre 2017

Un accident

Le mois dernier, je me suis offert un stage de pilotage GT à Mettet. Je comptais en parler dans ce billet, puis je suis tombé sur un article évoquant la disparition de la princesse Diana. J'ai eu envie de revenir sur cet accident épouvantable qui a fait couler tant d'encore à l'époque. De nombreuses théories ont en effet suivi ce drame hors norme. On a accusé le flash d'un paparazzi, envisagé un attentat monté par le MI6... Mais la vérité se révèle, en fin de compte, bien plus regrettable. La voiture de la princesse a filé dans le tunnel à environ 150 km/h, et a alors dû éviter une petite Fiat qui roulait à allure normale. Le chauffeur de Lady Di a voulu freiner, a touché l'autre automobile sur le côté, cherché à redresser mais n'est pas parvenu à maîtriser sa trajectoire. Le conducteur de la Fiat, comprenant la situation, a alors pris la fuite et a repeint la carrosserie de son véhicule pour se faire oublier. De toute évidence, tout ça n'a rien du complot savamment élaboré. Les dernières révélations à propos de cette nuit dévoilent une multitude de problèmes ayant conduit à cette situation. Pour n'en prendre qu'un parmi d'autres, la Mercedes, qui avait 11000 km, avait mené une existence assez mouvementée avant ce soir-là. Elle avait en effet été achetée par un propriétaire à l'état neuf, puis braquée, et retrouvée entièrement démolie à Roissy. Elle avait du coup été classée comme véhicule gravement endommagé. Elle était destinée à la ferraille, mais elle a pour finir intégré la société Etoile Limousine, qui est un partenaire du Ritz. Histoire de ne rien gâcher, le chauffeur de Lady Di ne pouvait pas conduire une telle limousine : elle était cataloguée dans la catégorie grande remise, qui demande un permis spécialisé. Mais l'amant de Lady Di souhaitait retourner immédiatement à son domicile parisien et c'est donc cette berline qui a été choisie. Parce qu'il fallait proposer une solution dans la minute et qu'elle était disponible. Tout simplement. Un accident tellement stupide qu'on en préfèrerait presque les théories de complot. Histoire de ne pas mélanger torchons et serviettes, je vous parlerai de ce stage de pilotage GT dans un prochain billet. Mais vous pouvez toujours voir ce site, si vous êtes comme moi un fan des voitures de sport. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste des plus belles voitures du monde.

vendredi 15 décembre 2017

La réalité des migrants

 Epuisés par des mois de blocage en Serbie, des dizaines de jeunes migrants survivent dans des conditions effroyables à Sid, petite ville à la frontière avec l’Union européenne qu’ils tentent chaque jour de franchir. Alors que l’hiver s’installe, chaque matin, ils se dirigent frigorifiés vers une imprimerie désaffectée. La dernière gare avant la Croatie est toute proche. Sous l’oeil de la police et parfois en butte aux critiques de la population locale, des bénévoles occidentaux y distribuent café, pommes, oeufs, de l’eau pour un brin de toilette. Un générateur est installé pour recharger les téléphones portables. Ils fournissent aussi tentes, chaussures, vêtements… Certains migrants marchent beaucoup: leur campement est à l’écart, dans la forêt parfois, pour rester à distance de la police. Les vêtements sont boueux, les traits tirés, les visages vieillis. « Je suis brisé », dit un Afghan de 28 ans, qui se présente comme « Sirg » et raconte le froid des nuits serbes dans ces « jungles ». « On se dit qu’au matin, nous serons décédés », poursuit-il. Il affirme avoir tenté plus de 60 fois de passer en Croatie, dit qu’il est même arrivé une fois en Slovénie avant d’être intercepté et renvoyé. Selon Andrea Contenta, de Médecins sans Frontière, quelque 5.000 migrants sont bloqués en Serbie, la plupart dans des centres officiels. Environ 500 dormiraient dehors, ici, à Belgrade ou encore à Sombor, dans le nord. Pour ces hommes, les chances de réussite diminuent avec le temps: les frontières sont mieux protégées, ils s’affaiblissent, tombent malades, l’argent est plus rare.  « On tente chaque jour. On est fatigués », dit Hamza, 27 ans, de Biskra, en Algérie, qui entend rejoindre la Belgique. Cet homme qui refuse de donner son nom a été intercepté et repoussé dans la nuit par la police croate. Il réessaiera le jour même, une fois réchauffé. Tous les moyens sont bons: à pied, dissimulés dans des camions, dans le châssis des trains de fret ou sur leur toit… « Sans espoir, sans alternative, certains décident de prendre d’énormes risques pour poursuivre leur voyage, sans se préoccuper des dangers et des rigueurs de l’hiver », dit Andrea Contenta. « Les mesures de dissuasion de l’Europe n’arrêteront pas ces gens », prévient-il.  « J’essaye et j’essaye encore », dit Ali Amjad, 24 ans, de Kaboul. Cela fait presque deux ans qu’il est en Serbie. Comme « Kako » à ses côtés, qui rit sans raison et donne des signes manifestes de troubles psychiatriques. Parfois des bagarres éclatent, entre différentes nationalités. La semaine dernière, un Nord-Africain a été poignardé au coeur et évacué vers l’hôpital de Novi Sad. Un Algérien qui se présente comme « Miki » Salem, 21 ans, a le bras en écharpe, montre des bandages sur les fesses, où il a été poignardé: « C’était les Afghans, ce n’était pas une bagarre, c’était de l’agression pour l’argent », dit-il.