jeudi 30 avril 2015

En quad dans le temps

En revenant d'une randonnée en quad dans le Doubs, j'ai découvert un joli petit village sur la route du retour : Lods. Le genre de hameau qui vous donne l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps. Je ne sais pas pourquoi, les endroits de ce type m'ont toujours fasciné. Peut-être parce qu'ils sont voués à disparaître. Peut-être parce qu'ils offrent un tel contraste avec la métropole. Ou peut-être parce que j'aime ce sentiment de voyager dans le temps, cette idée que différentes époques se chevauchent et qu'on peut passer de l'une à l'autre en un instant. Ce village-là a vraiment quelque chose de particulier, et si vous passez dans le coin, je vous invite à le découvrir. C'est un ancien village de vignerons accroché aux flancs de la montagne, sur l’un des points les plus resserrés de la vallée de la Loue. Il domine la rivière qui bondit en chutes bouillonnantes. Les belles maisons à étages semblent se blottir les unes contre les autres pour se mettre à l’abri des assauts de l’eau, de la neige et du vent. Le village a visiblement connu des jours heureux et prospères. Certaines bâtisses cossues conservent inscrites sur le linteau de leurs portes des dates reliées à un monogramme. Les caves ouvrent par de larges porches, rappelant que la vigne fut la première richesse du pays. Au cœur du village, j'ai même découvert un musée de la Vigne et du Vin qui raconte ces temps d’opulence. Puis j'ai grimpé les ruelles qui mènent à l’église Saint-Théodule. Celle-ci fut agrandie en 1852 afin d’accueillir une population que l’activité des nouvelles forges attirait. L'édifice est très beau dans ce cadre. Son clocher pyramidal en tuf blanc se détache sur le vert sombre des pentes abruptes et domine la symphonie en rouge majeur des toits. Elle renferme un maître-autel monumental, attribué à Augustin Fauconnet. Les éléments recouverts d’or, les angelots, les motifs de rocaille, les guirlandes en font une œuvre d’un baroque au raffinement subtil et rare, totalement inattendu. Le château, qui était autrefois une place forte au Moyen Âge (il subsiste des embrasures de tir) est devenu un manoir à la Renaissance. Il a meilleure allure avec ses fenêtres à meneaux et l’encorbellement d’une tourelle. Du pont médiéval qui s'est écroulé il y a un siècle, il ne reste plus qu’une seule arche, qui semble avoir été conservée pour le pittoresque du lieu. Ce petit voyage dans le temps a agréablement conclu ce week-end par ailleurs très sportif (les randonnées en quad réclament un effort physique, contrairement à ce qu'on pourrait croire) : rien de tel qu'une excursion en quad pour oublier la métropole et le travail. Si cela vous intéresse, suivez le lien pour en savoir plus sur cette randonnée en quad.


Les Républicains ?

L'UMP devrait bientôt s'appeler Les Républicains. Un nom porteur de nombreuses valeurs ayant pour but de marquer une nouvelle étape pour le parti de Nicolas Sarkozy et de le différencier du Front national, mais qui pose problème à gauche. Il n’est pas encore officiel mais cela ne l’empêche pas d’être déjà attaqué. Exit l’UMP, place aux Républicains. C’est le nom qu’aurait choisi Nicolas Sarkozy pour tourner la page de l’Union pour un mouvement populaire, selon des fuites orchestrées depuis plusieurs semaines et relayées par la presse. Un choix de communication politique destiné notamment à faire oublier l’image négative que traîne le parti depuis la bataille entre Jean-François Copé et François Fillon pour sa présidence et, surtout, depuis l’affaire Bygmalion. Nicolas Sarkozy, de son côté, s’en défend. "Le nom de ce nouveau mouvement ne sera pas une question de communicants ou de communication. Il ne s’agira pas de ravaler la façade. La question, autrement plus importante, c’est qui sommes-nous ? Qui voulons-nous représenter ? Que voulons-nous faire ? Il y a 10 ou 15 ans, la question de la République ne se posait pas avec autant de force. Aujourd’hui l’application ferme des règles républicaines est la seule façon d’apaiser notre société", a-t-il ainsi déclaré, dimanche 12 avril, dans les colonnes du "Journal du Dimanche". "Il s’agissait surtout de solder les comptes, de changer l’image très écornée de l’UMP et de casser le slogan de l’UMPS lancé régulièrement par Marine Le Pen", estime malgré tout Christian Delporte, vice-président de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, historien spécialiste de l’histoire politique française, contacté par France 24. Il ajoute : "L’UMP se donne une nouvelle identité au service d’un chef qui est nécessairement Nicolas Sarkozy. C’était son initiative. Quand on change le nom d’un parti, c’est pour écrire une nouvelle histoire." Après sa soumission au bureau politique au début du mois prochain, le nouveau nom de l’UMP devrait être officialisé le 30 mai, lors du congrès refondateur qui mettra en place les nouvelles institutions élaborées par l’équipe de Nicolas Sarkozy. Selon "Le Parisien" du mercredi 15 avril, le terme "Les Républicains" ainsi que trois logos ont même été déposés à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dès le mois d’octobre par l’agence de publicité Aubert Storch. Certains à droite émettent toutefois des réserves, faisant remarquer que ce nom évoque inévitablement le parti conservateur américain dont le dernier président, George W. Bush, véhicule une image négative. Une critique que balaye sur le site Internet du "JDD" Olivier Aubert, cofondateur d’Aubert Storch : "Les républicains, cela s'inscrit dans une histoire française, celle de la IIIe République. La grande famille des républicains, on l'a apprise à l'école : c'est Gambetta, Jaurès, Clémenceau, Ferry…" Mais cette appropriation de l’histoire de la République française fait justement débat. Dans "Le Monde" daté du 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney parle d'"indigne captation d’héritage". "Si l’UMP persiste à se dénommer 'Les Républicains', la symbolique de cette extravagance sera claire : l’affirmation d’un monopole, qui rejette tous les autres hors du nom lumineux. Serait-ce tolérable ?", interroge-t-il.

Des robots pour nettoyer les centrales nucléaires

Le robot est le premier à être entré dans le réacteur no 1 de la centrale de Fukushima, vendredi. Il mesure 60 cm, n'a pas de roues mais sait ramper, d'où son surnom de "robot-serpent". Il est passé dans un tuyau de 10 cm de diamètre. Il a alors changé de forme (se repliant en un "E") et a parcouru une dizaine de mètres sur la plateforme qui entoure la zone dite du "piédestal", sous le fond du réacteur. Puis il a cessé de répondre aux commandes des ingénieurs de Tepco (Tokyo Electric Power), qui l'ont déclaré perdu trois jours plus tard. Il aura succombé aux radiations. Entre-temps, il avait transmis ces images, plutôt incompréhensibles pour le commun des mortels : Il a aussi pu envoyer des mesures de température et de radiation. Le principal enseignement de son court périple est qu'un chemin existe pour envoyer un second robot plus profondément au sein du réacteur. Voir les images rapportées par le robot : Tepco publie des images de l'intérieur d'un réacteur de Fukushima Quel intérêt ? Pierre Le Hir l'expliquait il y a deux semaines dans Le Monde : "Le cœur, c'est-à-dire le combustible nucléaire des réacteurs 1, 2 et 3 en activité lors de l'accident (le réacteur 4 était déchargé et les 5 et 6 à l'arrêt), a fondu dans les heures qui ont suivi la perte de l'alimentation électrique et de la source de refroidissement de la centrale. Ces trois réacteurs contenaient respectivement 400, 548 et également 548 assemblages de combustible, soit plus de 250 tonnes de matières nucléaires au total. La reconstitution des événements a montré qu'entre l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours et l'injection d'eau de mer décidée en catastrophe par l'exploitant du site, Tepco, le combustible n'a pas été refroidi pendant quatorz heures pour le réacteur 1, et environ sept heures pour les tranches 2 et 3. Il s'est alors formé un corium, un magma à très haute température (plus de 2 000 °C) extrêmement radioactif, agrégeant uranium, plutonium, produits de fission et métal fondu provenant des gaines de combustible en alliage de zirconium, ainsi que des structures internes des réacteurs. Et ce corium a perforé les cuves métalliques des trois réacteurs. Toute la question est de savoir où s'est ensuite logé ce magma brûlant. La base des réacteurs est formée d'un socle en béton – un radier – qui peut atteindre 8 mètres d'épaisseur. A environ un mètre sous la surface de ce socle se trouve aussi, prise dans le béton, une couche d'acier. Le corium est-il resté contenu dans la partie supérieure du radier, sans franchir l'enveloppe en acier, comme l'assure Tepco ? A-t-il pénétré plus avant dans le béton et, dans ce cas, jusqu'à quelle profondeur et sur quelle superficie ? Dans quel état se trouve-t-il aujourd'hui ? Nul ne le sait."