jeudi 30 avril 2015

Les Républicains ?

L'UMP devrait bientôt s'appeler Les Républicains. Un nom porteur de nombreuses valeurs ayant pour but de marquer une nouvelle étape pour le parti de Nicolas Sarkozy et de le différencier du Front national, mais qui pose problème à gauche. Il n’est pas encore officiel mais cela ne l’empêche pas d’être déjà attaqué. Exit l’UMP, place aux Républicains. C’est le nom qu’aurait choisi Nicolas Sarkozy pour tourner la page de l’Union pour un mouvement populaire, selon des fuites orchestrées depuis plusieurs semaines et relayées par la presse. Un choix de communication politique destiné notamment à faire oublier l’image négative que traîne le parti depuis la bataille entre Jean-François Copé et François Fillon pour sa présidence et, surtout, depuis l’affaire Bygmalion. Nicolas Sarkozy, de son côté, s’en défend. "Le nom de ce nouveau mouvement ne sera pas une question de communicants ou de communication. Il ne s’agira pas de ravaler la façade. La question, autrement plus importante, c’est qui sommes-nous ? Qui voulons-nous représenter ? Que voulons-nous faire ? Il y a 10 ou 15 ans, la question de la République ne se posait pas avec autant de force. Aujourd’hui l’application ferme des règles républicaines est la seule façon d’apaiser notre société", a-t-il ainsi déclaré, dimanche 12 avril, dans les colonnes du "Journal du Dimanche". "Il s’agissait surtout de solder les comptes, de changer l’image très écornée de l’UMP et de casser le slogan de l’UMPS lancé régulièrement par Marine Le Pen", estime malgré tout Christian Delporte, vice-président de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, historien spécialiste de l’histoire politique française, contacté par France 24. Il ajoute : "L’UMP se donne une nouvelle identité au service d’un chef qui est nécessairement Nicolas Sarkozy. C’était son initiative. Quand on change le nom d’un parti, c’est pour écrire une nouvelle histoire." Après sa soumission au bureau politique au début du mois prochain, le nouveau nom de l’UMP devrait être officialisé le 30 mai, lors du congrès refondateur qui mettra en place les nouvelles institutions élaborées par l’équipe de Nicolas Sarkozy. Selon "Le Parisien" du mercredi 15 avril, le terme "Les Républicains" ainsi que trois logos ont même été déposés à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dès le mois d’octobre par l’agence de publicité Aubert Storch. Certains à droite émettent toutefois des réserves, faisant remarquer que ce nom évoque inévitablement le parti conservateur américain dont le dernier président, George W. Bush, véhicule une image négative. Une critique que balaye sur le site Internet du "JDD" Olivier Aubert, cofondateur d’Aubert Storch : "Les républicains, cela s'inscrit dans une histoire française, celle de la IIIe République. La grande famille des républicains, on l'a apprise à l'école : c'est Gambetta, Jaurès, Clémenceau, Ferry…" Mais cette appropriation de l’histoire de la République française fait justement débat. Dans "Le Monde" daté du 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney parle d'"indigne captation d’héritage". "Si l’UMP persiste à se dénommer 'Les Républicains', la symbolique de cette extravagance sera claire : l’affirmation d’un monopole, qui rejette tous les autres hors du nom lumineux. Serait-ce tolérable ?", interroge-t-il.