mardi 11 avril 2017

Incroyable L-39

L'envie de faire un vol en avion de chasse me trottait dans la tête depuis longtemps. Et vendredi dernier, j'ai enfin craqué. L'aventure a eu lieu à l'aérodrome de Pontoise. Je me suis présenté à 10 heures, assez impatient. J'avais mal dormi la veille à l'idée de ce que j'allais réaliser. Peu après qu'on m'ait décrit l'appareil et les procédures de sécurité, j'ai enfilé mon uniforme de vol avant de rejoindre la voie de circulation. C'est là que le L-39 m'attendait. Il a beau ne plus être de première fraîcheur (sa conception date des années 1950), il a été utilisé par l'armée française jusque dans le milieu des années 90 et a même servi à la Patrouille de France pendant plus de 20 ans. L'estomac noué que je suis monté dans le cockpit et harnaché à mon siège. Quelques minutes plus tard, on était enfin parti. Je m'attendais à me retrouver plaqué contre le siège, mais l'accélération est en fait linéaire. Au début, j'ai surtout été frappé par la puissance que montre le L-39 : celui-ci n'oscille pas en dépit des rafales de vent. On a commencé par un vol d'initiation. Nous avons continué avec un vol à basse altitude pour profiter un peu mieux de la vitesse.  Puis le pilote m'a informé qu'on allait entamer la partie acrobatique. Et là, on est enfin passé aux choses sérieuses. Le pilote a commencé par un petit huit. J'ai soudain pesé plusieurs fois mon poids. J'ai essayé de lever les bras mais c'était pénible, car il pesait soudain son poids. J'avais l'impression que mes joues tombaient, comme si quelqu'un tirait dessus. Le pilote m'a demandé si je voulais continuer : je lui ai répondu en éclatant de rire ; je ne pouvais m'en empêcher, à cet instant je suis heureux comme je ne l'avais jamais été. Pendant les quelques secondes d'accalmie entre chaque manœuvre, je tentais de retrouver mes points de repère qui changaient sans cesse de place, oscillant dans tous les axes, au point de me faire graduellement perdre tout sens de l'orientation. Tout allait trop vite; les manœuvres s'enchaînaient à toute vitesse : tonneaux, breaks, looping, looping, tout y passait. Nous avions à peine fini une acrobatie qu'une autre suivait. Le pilote me demandait souvent si j'étais  toujours avec lui, et je répondais par l'affirmative. Malgré l'intensité des évolutions qui allaient crescendo, je me laissais progressivement aller. Étrangement, c'est sur la route du retour que j'ai fini par me sentir mal. Je n'oublierai pas cette expérience ! Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur du vol en L-39 Albatros.