mercredi 2 avril 2014

Survol historique de la Marne et ses champs de bataille

C’est un survol historique que vous propose un opérateur d’hélicoptère, de survoler le parcours emprunté par les taxis de la Marne au cours de la grande guerre. Il s’agit pour le centenaire de la première guerre mondiale, de sensibiliser les plus jeunes, notamment en faisant découvrir les champs de bataille depuis les airs. Il faut se rappeler ce qu’était cette épopée fantastique des taxis de la Marne. Ce matin du 7 septembre 1914, Paris retient son souffle. L’avant-garde des armées du général von Kluck est parvenue à moins de trente kilomètres dg la capitale. Les avions Taube survolent les Grands Boulevards et lancent des tracts appelant les Parisiens à se rendre. Le président de la République, Raymond Poincaré, et le gouvernement d’union nationale se sont repliés à Bordeaux; les gares d’Austerlitz et de Lyon sont prises d’assaut; les civils creusent des tranchées aux portes de la ville envahie de réfugiés accourus de Belgique et des départements de l'Est et du Nord, qui propagent des rumeurs terrifiantes sur les crimes de l’envahisseur. Des régiments de troupes indigènes croisent des convois de blessés dans une atmosphère de confusion et de désastre aggravée par la propagande qui a bercé l’opinion de fausses nouvelles patriotiques durant le mois d’août et a dissimulé la réalité de la foudroyante avance des armées du Kaiser. Cependant, le général Joffre, qui commande les armées franco-anglaises, vient de publier l'ordre du jour selon lequel « la troupe devra coûte que coûte se faire tuer sur place plutôt que de reculer ››. Le gros homme placide, à qui l’on reprochait de se ménager ses huit heures de sommeil quotidiennes, sait que les lignes de von Kluck sont désormais trop étirées et qu’il est possible de briser l’offensive en s’appuyant sur le saillant de la Marne. Il dispose d’un atout exceptionnel en Gallieni, gouverneur militaire de la capitale qui a fait afficher partout : « J’ai reçu le mandat de défendre Paris contre l’envahisseur. Ce mandat, Je le remplirai jusqu’au bout. ›› Bien que vieux et malade, Gallieni a été l'un des plus grands chefs des armées coloniales et il garde intacts son esprit de décision et son sens des gestes symboliques qui frappent les imaginations. I décrète la réquisition des taxis parisiens pour convoyer des renforts. A l’aube du 17, septembre, les taxis de la Marne entrent dans la légende. Il y en a près de dix mille à Paris, de marque Renault et répartis dans des compagnies différentes, mais, depuis la mobilisation, il n’en roule plus que trois mile, avec des chauffeurs âgés ou réformés. La veille et durant toute la nuit, policiers et gendarmes les ont saisis les uns après les autres, parfois en faisant descendre des clients en pleine course! La menace de faire passer quelques conducteurs récalcitrants en conseil de guerre a fait taire les résistances. Des voitures de maître, des autobus complètent l’armada qui démarre depuis l’esplanade des Invalides. Gallieni assure le carburant : essence mais aussi saucisson et vin rouge, et les chauffeurs roulent à plein régime - c'est-à-dire à 50 km/h - grâce à a formidable mécanique Renault, souvent à deux ou trois de front. C’est donc une superbe plongée dans l’histoire que vous pourrez vivre, avec un guide à bord de l’hélicoptère. Plus d’informations sur Vol en hélicoptère.